Carte postale des Cévennes Texte de Gaston LIGNY - Musique et chant de Michel BONNASSIES

Les châtaignes tombent en pays camisard
Les clochers de tourmente hurlent aux vents des Cévennes
L’automne est en avance et le ciel se déchaine
Ça tourne au déluge près de Saint Jean du Gard
Dans un ciel de traine je viens de voir planer
L’âme d’un parpaillot qui est mort aux galères
Et comme un épervier recherchant ses repères
L’âme a trouvé sa croix au bois des châtaigniers

Barre-des-Cévennes rue des Blancs Manteaux
Quand le givre dessine aux vitres des bistrots
Une barque, un sourire, et des je ne sais quoi
La lune en vif argent repeint, repeint les toits
C’est l’hiver il est long il est très long parfois
Et s’il manque à la fin un joueur de manille
C’est que le temps s’acharne à gagner la partie
Adieu Pierre le Normand qui buvait du Calva

C’est le printemps genêt c’est le printemps jonquille
Le printemps giroflée le printemps girofla
On reparle de Pierre et du jeu de manille
Dieu que c’est loin déjà, Dieu que c’est loin déjà
Ici dans ce routard où le vent vous amène
Pour le menu du jour pour le menu du jour
La cantine sent bon sent bon la marjolaine
Le thym le pélargon et le bonheur du jour


Cette ânesse a bon dos trimbalant le barda
D’une famille entière, d’une famille entière
Qui descend dans le sud pour la première fois
Elle frappe sabots ce mauvais caractère
Votre ânesse j’entends s’appelle Modestine
C’est un prénom connu elle y va d’un bon pas
L’été qui vous promène à travers la colline
S’arrête et prend le frais au pied d’un acacia

Une musique de comptine que j'ai beaucoup aimé pour ce très beau texte , merveilleusement écrit! C'est du Rimbaud!