T'ES PAS MON PERE

GLOSSAIRE

J’ai grave le seum : Je suis très mal
J’ te kiffe pas : Je ne t’aime pas
Boloss : Ringard, naïf
Ouf : Fou


T’ES PAS MON PÈRE

Lâche-moi, t’es pas mon père
Pas mon père, pas mon père.
J’ai grave le seum quand j’ pense à lui
Quand tu la r’gardes, je m’ dis t’es qui ?
J’ te kiffe pas, tu nourris ma haine
Petit boloss d’ la quarantaine.
Lâche-la, lâche-moi
T’es pas mon père.

Je sais, il est parti
Trop tôt, sans expliquer,
Un soir qu’on s’était pris la tête ;
On s’était pas tout dit,
On s’était embrouillés,
J’avais sorti la baïonnette.
Les mecs, ça part pour rien,
C’ soir là j’étais brouillon,
J’avais enfilé ma coquille.
Toi le chat, moi le chien,
On s’est foutu des gnons,
Je me suis retrouvé guenille.

Lâche-moi, t’es pas mon père
Pas mon père, pas mon père.
J’ai grave le seum quand j’ pense à lui
Quand tu la r’gardes, je m’ dis t’es qui ?
J’ te kiffe pas, tu nourris ma haine
Petit boloss d’ la quarantaine.
Lâche-la, lâche-moi
T’es pas mon père.

Mais qu’est-ce que t’es pour moi ?
Tu n’ m’as jamais appris
Comment on fait avec les filles,
Et puis, qu’est-ce que tu crois
T’es venu dans ma vie
Comme un voyou dans un jeu d’ quilles.
Tu pourras dire et faire
Tout ce que tu crois bien
Je n’ croirai jamais tes paroles.
J’ te dis pas mon enfer
Quand tu lui tiens la main,
Je cherche partout ma camisole.

Lâche-moi, t’es pas mon père
Pas mon père, pas mon père.
J’ai grave le seum quand j’ pense à lui
Quand tu la r’gardes, je m’ dis t’es qui ?
J’ te kiffe pas, tu nourris ma haine
Petit boloss d’ la quarantaine.
Lâche-la, lâche-moi
T’es pas mon père.

Cherchant un compagnon
Pour oublier ses peurs,
Elle ne s’aimait pas toute seule,
Elle a oublié son
Fils qui cachait ses pleurs
Disant je t’aime sans faire la gueule.
Et toi tu t’imagines que
La présence c’est l’amour,
Pour moi tu n’es qu’un adversaire.
T’es ouf de penser que
J’ pourrais t’aimer un jour,
Tu n’es que l’amant de ma mère.

Lâche-la, lâche-moi
T’es pas mon père
Pas mon père, pas mon père, pas mon père, pas mon père,

Ce texte rend bien l'atmosphère de cette situation ; ce que peut ressentir l'ado en voyant se pointer un inconnu près de sa mère. Ajoutée à la rancoeur du départ, cette haine qui s'installe envers celui qui n'apparaît même pas comme un ersatz à ses yeux :
" j’ te kiffe pas, tu nourris ma haine"
" Et toi tu t’imagines que
La présence c’est l’amour,
Pour moi tu n’es qu’un adversaire. "

Des passages, entre autres, que je trouve très bons :
" Elle ne s’aimait pas toute seule,
Elle a oublié son
Fils qui cachait ses pleurs
Disant je t’aime sans faire la gueule "

"J’ te dis pas mon enfer
Quand tu lui tiens la main,
Je cherche partout ma camisole."



J'ai beaucoup aimé ce texte, ce cri...
:5/5:

Un cri de révolte fort bien traduit dans un langage actuel . Pas commun et étrangement efficace pour un non habitué à ce vocabulaire! BRAVO

:4/5:

C'est bien construit, plutôt comme un texte de rap, je trouve, en tout cas je l'ai lu en mode rap et ça fonctionnait bien.

Par contre, mais c'est tout à fait perso, j'ai du mal avec ce genre de message haineux. Même si ça reflète sans doute bien ce que certains ados pensent de leur beau-père, j'aurais aimé qu'à un moment il y ait, non pas une morale (surtout pas, pitié!) mais une petite prise de distance, quelque chose qui fasse réfléchir ou qui montre que le "je" qui parle est capable de se remettre en question, parce que là on est dans de la haine pure et destructrice, non?

Bref, même si c'est bien ficelé, je n'ai pas vraiment envie d'entendre ça en chanson, c'est la raison pour laquelle je mets 2 crayons, même si la forme en mérite 4.
:2/5:

Je ne crois pas que l'ado soit dans la nuance.
Cet âge n'est qu'exigence et paroxysme.
C'est pourquoi je pense que la haine est le sentiment qui convient le mieux dans cette situation. La haine, pendant de l'amour, ne supporte pas l'eau tiède.
Je signale que n'ayant jamais été confronté à un ado concerné, ce texte n'a été, pour moi, qu'un exercice de style et j'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire.
Merci à vous 3 pour vos commentaires.

Un ado peut haïr, terriblement. Oui, il faut du temps pour que son jugement se nuance. Certains y parviennent. Pas tous.

L'enfant jamais ne doit être oublié, surtout s'il est discret. Toute sa présence crie : "Je suis là, moi. Ce n'est pas parce que tu as perdu mon père (ou mon frère... ) que tu dois me négliger, que tu dois faire comme si ma présence est impuissante à te redonner le goût de la vie. Ce n'est pas parce que tu as perdu mon père que tu dois le remplacer par le premier venu, alors que je suis là, moi, et que tu ne vois pas !"

Le beau-père doit savoir qu'il a comme première mission à conquérir la confiance des enfants, et que ce n'est pas facile,  il doit éviter les maladresses.... mais les maladresses s'accumulent, la plupart du temps.

Un texte qui sonne juste.

Notation : Je pense que ce texte avec une musique et des intonations qui nuancent le sentiment de haine et font passer la tristesse de l'ado, surtout quand il parle de sa mère, pourrait donner quelque chose de vraiment intéressant.
:4/5:

GGAME a écrit:Je ne crois pas que l'ado soit dans la nuance.
Cet âge n'est qu'exigence et paroxysme.
C'est pourquoi je pense que la haine est le sentiment qui convient le mieux dans cette situation. La haine, pendant de l'amour, ne supporte pas l'eau tiède.

Je suis tout à fait d'accord avec ça, mais ce que je voulais dire, c'est que l'auteur du texte, lui qui est adulte, pourrait, s'il le souhaite, glisser subtilement quelque part ne fut-ce qu'une amorce de prise de recul, ce qui à mon avis conférerait à ce texte une dimension supplémentaire.

Car il n'est écrit nulle part qu'une chanson se doit d'être le reflet brut de la réalité, que je sache. Elle peut l'être, mais c'est un choix, et comme tous les choix, il se discute. ;-)

Bonjour Garance
et merci pour cette réponse.
Bien sûr, je n'ai jamais été dans ni même côtoyé cette situation. J'ai entendu, j'ai lu, j'ai vu... Et le propos m'a intéressé. J'ai donc essayé d'écrire, avec ce langage qui m'a amusé, ce que cela m'a inspiré. Peut-être avec quelques maladresses.
Toutefois, étant ado depuis très très longtemps, je crois être dans le vrai pour ce qui concerne la colère, la révolte et le refus.
Donc, je persiste et signe et ne souhaite surtout pas prendre de recul.
Quant à penser chanson, il faudrait un musicien intéressé et plusieurs rencontres (pas de "chat") pour construire quelque chose, et ça, pour l'avoir fait plusieurs fois, je sais que c'est possible.

Nous voilà face à la révolte d'un adolescent qui ne connait pas la mesure, ni dans la haine ni dans la jalousie.
Violent certes, ce texte, mais il traduit bien la réalité... demander à un adolescent de prendre du recul est quasi mission impossible !

A propos de l'écriture, dans la première strophe :  "Je sais il est parti....", tu passes de la troisième personne à la deuxième personne : "Toi le chat....", j'ai du mal à faire la transition.
En musique , oui un rap, sans doute.

:3/5:

c'est un cri un déchirement une souffrance non bridée Ca sonne juste et fort
Ca m'a pris comme un direct en pleine tronche Continue Tout le monde n'aimera pas Bravo Gaston :5/5:

Sympa Gaston
Il ne m'étonne pas que vous aimiez les choses qui dérangent. Mais je préfère être critiqué (sur le fond des écrits) plutôt que le silence qui vaut l'indifférence.
Encore merci
A+

Ce texte a obtenu une fois 2 crayons , une fois 3 crayons, deux fois 4 crayons et deux fois 5 crayons.
ce bilan lui confère le privilège d'être archivé, avec ses commentaires, dans la nouvelle rubrique d'archive.
Félicitations!