POUSSIÈRE DE LUNE *

par G.Léboul Mar 8 Mai - 12:21

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Du temps où je m’étais aventuré,
Une fois n’est pas coutume,
A ramasser par pure charité
Quelque poussière de lune,

Ayant sans doute du ciel en héritage
Reçu la grâce étrange,
Je fus tenté d’ m’en rehausser le visage
Pour avoir l’air d’un ange...

Mais un fâcheux
Qui rôdait par là
Et à qui tout ça
Ne convenait pas,
Oui, un grincheux,
Cornegidouille,
M’a chanté pouilles !

Y a pas, lanturlu, lanturlette,
On vit des instants singuliers,
Y a pas, lanturlu, lanturlette,
Qu’on éviterait volontiers !

Cédant alors aux volées de bois vert
De ce traîne-rapière,
J’optais pour une retraite stratégique
En marge de sa philippique,

Et m’avançais tambourinant ma coulpe
Sous les fourches caudines,
Afin d’ôter ma couronne d’épines
De l’emprise de ce poulpe...

Mais des tapins
Qui lorgnaient par là,
Et à qui ma foi
Ça n’ plaisait pas,
Oui, des catins
Fort discourtoises,
M’ont cherché noise !

Y a pas, lanturlu, lanturlette,
On vit des instants singuliers,
Y a pas, lanturlu, lanturlette,
Qu’on éviterait volontiers !

Car comme disait le poète
Natif de Sète
Et auteur de renom
D’ mauvaise réputation,
Oui, comme disait le poète :
« Les brav’s gens n’aiment pas que
L’on suive une autre route qu’eux... ! »

Alors jugeant qu’il était plus prudent
Qu’ je m’en allasse ailleurs,
Pour y laisser mon olifant
Souffler dans un monde meilleur,

Je décidais adonc séance tenante
De tourner les talons
Et de me diriger semelle battante
Vers d’autres horizons...

Mais un bredin
Qui passait par là
Et qui au bas
Mot ne m’ piffrait pas,
Oui, un clampin
Au cul coincé,
M’a dénoncé !

Y a pas, lanturlu, lanturlette,
On vit des instants singuliers,
Y a pas, lanturlu, lanturlette,
Qu’on éviterait volontiers !