La fatigue et la coquille vide…

La fatigue et la coquille vide…

La fatigue se gonfle jusqu'à emplir la coquille vide… vide de mots…
vide de sens… sans un bruit, sans un souffle… se targue une ultime fois
d'avoir le dernier mot… maux des villes, maux des maudits… dits et redits…

La fatigue se tasse dans un ras-le-bol matinal… jusqu'à l'aube d'un soir automnal… létal… git sans un grain de vie… sans un germe d'espoir…

Elle s'oublie… oblitère tout… annihile… nécrophile…
Elle impose son silence de mort… à force de muets… moult mots tus…
Tu la laisseras t'abattre sans combattre, te plaquer au sol pour ne plus
te relever… lever la tête c'est trop tard… la lourdeur frappe, frappe encore…
le son s'évanouit et la froideur s'épanouit… au creux de ton corps…

La fatigue a gagné… l'éternelle fatigue…

Copyright Teradélie 2014


cdp 2014.05

Je lis ton texte à de multiples niveaux de sensibilité...

… Beaux corps-accords avec les mots.

… Sans vouloir partir dans un champ trop analytique – tu sais par ailleurs combien mes connaissances sont dépassées...   et je ne ferais même pas allusion à Pete Richardson ! - je trouve que tu décris parfaitement une dépression. Enfin, une dépression "vieille école", de l'époque où la psychose existait... Ce texte-ci pourrait servir de support pour décrire le poids, la chape de plomb de la dépression, de la mélancolie pathologique.

… Tu paraboles sur la mort. Sur les différentes morts.

… Tu as trouvé la représentation même de la fragilité. De la délicatesse sans défense. Une coquille, c'est rassurant. Mais une coquille vide, ça génère immédiatement la peur et l'empathie... Oh la pauvre petite, qu'elle est vulnérable... Délicatesse et danger imminent. Fragilité et peur.

… Oppressante, aussi, cette coquille. Une belle représentation de la pression dans cette fatigue. La pression qui tasse, qui tasse...De la claustrophobie dans cette coquille. Je manque d'air en lisant ! Pression / dépression...

… Et le vide que chacun projette dans cette image... Quelle bonne idée ! Le vide de la coquille, le vide en soi... Comme l'épuisement pousse à dire Je suis vidé ! Comme le vide où se jeter.

… Ras-le-bol... Encore un contenant !

… Le silence, comme l'intérieur ouaté d'une coquille. Le silence, comme la solitude au bout de la fatigue ou de la dépression.

… Pas d'espoir, finalement. Ou la solution même de cette problématique : écrire pour soigner. Prendre soin de soi. Sans chercher l'inspiration dans l'extrême, hein...   


Encore un gros chantier que voilà. Déjà lancée sur ton prochain projet... Et je m'aperçois que je t'ai donné mes impressions à l'écoute du CD davantage sur les ambiances et les musiques que sur les mots. Mais je crois que ton premier message tient dans les mots et que - lors de la sortie de tous les titres endisqués – il faut lire au-delà.

Un commentaire plus long que le texte ? Ton but est atteint, en ce qui me concerne, Teradélie !   

Eh bien Mac, voici un magnifique commentaire de texte où je te mets la note de 18/20  

Tu as très bien saisi tous les niveaux de lecture et compris que cela parlait de mort… pas de petite mort cette fois… mais la grande, l'éternelle tel un soulagement, une libération de tous les poids et maux…

Absolument rien à voir avec Pete Richardson et son travail en créativité au bout de l'extrême fatigue  Comme quoi les textes ne sont pas toujours perçus comme l'auteur l'aimerait… en même temps, chacun y voit ce qui le touche suivant ses humeurs du moment, chacun y met ses propres projections…

La coquille vide est un être qui a perdu son essence, sa foi en la vie… vidé par trop de batailles contre les moulins à vent… et qui constate à bout de souffle la vacuité de son existence, de ses combats, de son soi…

Non pas d'espoir ici… nous sommes sur le fil… le couperet… l'envie de fin…

Je crois que le prochain album sera encore noir   Il sera "Roots", "brut de matière" et très acoustique… écorché...

sombre est le premier mot qui me vient a l esprit a la fin de la lecture
dommage qu'il n y ai pas la tite chanson qui va avec

parce qu'avec ta voix tes arrangement ça aurait etais quelque chose
mais bon le texte est bon il opresse!!!
longue descente aux enfer que n aurait pas renier un certain hubert felix
riche en vocabulaire en tournure tourmentée

bravo a toi

fouzhi a écrit:dommage qu'il n y ai pas la tite chanson qui va avec

Ouh là doucement l'ami fouzhi… mon nouvel album vient juste de sortir, en écoute et disponible à l'achat ici : BlacKolZa l'album !

Donc il te faudra être un peu patient pour entendre celle-ci…

Oui, sombre, très sombre… noir, noir… merci à toi fouzhi   

Tout est dit sur l'explication de texte! lol

Il me reste l'impression, mon impression!

''La fatigue se tasse dans un ras-le bol matinal'' sans doute la meilleure image pour moi: j'aime cette tasse ou ce bol du petit dèj.S'ils pouvaient parler, combien de fatigues matinales nous décriraient-ils?

Jusqu'à l'ultime!

C'est pas gai , c'est sûr et la musique , te connaissant, doit lui coller à la peau à ce texte!

Bon, je file écouter les oiseaux...Histoire de changer de fréquences!

A bientôt

ps: la pochette de l'album en dit long!

Un côté mi-sorcière , mi-lune avec sa face cachée...
J'aime les cheveux qui partent en fumée!

Arabesque a écrit:J'aime les cheveux qui partent en fumée!

    


Tu as une sacrée vue perçante pour voir les cheveux de Teradélie, crois-moi !   

c'est une image Macookies!
si je pouvais mettre un smiley, je te tirerais la langue!

Arabesque a écrit:si je pouvais mettre un smiley, je te tirerais la langue!

Comme ça ?
  









  










J'aime bien les images. Sage comme une image.

ton texte me fait penser au "Burn out" ça peut faire un beau slam Gaston

Mac Hoochie Plane a écrit:

Arabesque a écrit:J'aime les cheveux qui partent en fumée!

   
Tu as une sacrée vue perçante pour voir les cheveux de Teradélie, crois-moi !   

Oh oui une vue très perçante… le don de double vue même    

Merci à Arabesque de son passage.
Oui, Gaston, ça sera probablement un texte parlé   

qui se dégage de ce texte ... tout en  "ambiance "... et qui me fait visualiser tout un monde grouillant de racines , d'humus , de végétal ... un brin agressif... un brin dévorant ...

Si je devais faire un clip sur le sujet , je choisirais ces images accélérées de dame nature qui transforme le monde du côté des ruines mayas ou incas entortillées de végétation ...

je note au passage l'art d'appuyer sur les sons pour faire sens et donner à l'écrit une véritable musicalité au texte ...

chapeau! félicitations !

denis

Merci Denis Vision intéressante   

Dame Nature est quant à elle infatigable, elle reprend toujours ses droits… pas de vide… la sève renaît perpétuelle… C'est l'Homme qui est pour elle une coquille vide, un semeur de morts…

Toucher de l'âme ce que serait le vide, fatigue létale, vide vital, et...

...et ton commentaire ci-dessus me réconforte la pensée,
engloutie que j'étais dans les fibres enlacées de ton tableau de fatigue.

'à force de muets… moult mots tus'
et l'essence du silence reprends les sens... renaissance...

Excellent, Teradélie, jusqu'en nota bene... 

Merci à toi libreplume… pour cette renaissance et effervescence de mots dits…